Restitutions Ecoles Invitées - 2022/2023

Pour la deuxième année, trois classes issues de l'École Boulle, l'École Nationale Supérieure d’Architecture de Versailles et l'École Nationale Supérieure d’Architecture de Paris-Malaquais ont été accueillies au Domaine de Frapotel.

Photographies, dessins, relevés, perspectives, travelling... Cette journée d'étude, d'expérimentations et d'échanges artistiques a été préparée par chacun des professeurs, Anne Mie Depuydt, Christelle Bernard et Nicolas Dorval-Bory et intégrée aux différents cursus.

Ce programme "Ecoles invitées", désormais annuel, répond au désir de notre association d'accompagner la formation des futurs architectes, urbanistes et designers.

Une restitution de leurs travaux a eu lieu, le samedi 21 janvier 2023, à l’agence DPA.

En 2023, après la troisième session, une compilation de ces projets étudiants sera éditée.

Ecole Boulle

Panoramas

DSAA 1 Design d’Espace, territoire habité

Enseignant : Christelle Bernard

Etudiants : Andréa Vinzant, Rosa Mege, Defne Ever, Daphnée Abraham, Emma Simo, Léa Forgereau, Bertille Canivé, Laetitia Colas Des Francs, Fanny Jamart, Mathilde Périgois, Paulin Guyot, Charlotte Mallet

Le domaine de Frapotel

En 1966, André Weil, principal maître d’ouvrage en France à cette époque, confie à Jean Dubuisson (1914-2011) la réalisation de sa propre maison, sur un domaine d’environ 120 hectares qu’il a acquis au nord de Paris, près du village de Pontpoint. Jean Dubuisson, architecte spécialiste des grands ensembles, vient d’achever l’immeuble Mouchotte à Montparnasse. La villa Weil est, pour lui, l’occasion de s’essayer à la maison individuelle. Il la conçoit en s’inspirant du vocabulaire architectural et technique employé dans ses réalisations précédentes. Le projet qui en découle est une maison à l’architecture efficace, au plan très lisible, au volume extrêmement simple. Seuls les matériaux, plus nobles, et l’intégration dans le paysage, avec notamment la prise en compte des vues vers l’extérieur marquent la spécificité de la maison. A l’extérieur, la maison est en adéquation avec la topographie, sa silhouette s’installe dans le paysage, grand rectangle blanc qui semble suspendu entre prairies et forets. A l’intérieur, les 700 mètres carrés de la maison se développent sur un seul niveau. Le plan assez classique, se double dans toute sa longueur de larges espaces extérieurs. Au sud, s’étendent des patios plutôt intimes, protégés par de grands volets coulissants ; Au nord, une vaste terrasse, scandée par des parois de marbre blanc qui découpent le paysage en autant de plans, offre, lors de la déambulation dans les pièces en enfilade, un effet totalement cinématographique.

Jean Dubuisson, architecte

Architecte prolifique et novateur de la reconstruction des Trente Glorieuses, Jean Dubuisson (1914-2011) a bouleversé les représentations, les usages et les modes de construction du logement de masse en œuvrant avec détermination pour des habitations plus modernes. Son esthétique architecturale, rationnelle, géométrique, rythmée et horizontale, mais pour autant rarement identique, témoigne d’un véritable souci du détail. Les façades de ses immeubles sont très graphiques car Les murs porteurs, décalés à l’intérieur de la construction, permettent l’ouverture de vastes baies sur la totalité des surfaces de la façade. Jean Dubuisson a édifié quelque 20 000 logements et réalisé des œuvres marquantes parmi lesquelles, le musée national des Arts et Traditions Populaires, et le grand ensemble du quartier Maine-Montparnasse à Paris

Le panorama en question

Le mot Panorama est emprunté à l’anglais panorama. Ce terme a été créé en 1789 avec les mots grecs pan_neutre de pas_ tout, et horama « ce qui est vu, spectacle, vision », «faire attention». Il désigne les représentations circulaires de paysage, type de tableau mis au point en 1787 par le peintre anglais R. Barker. Plus qu’une peinture, c’est un dispositif au centre duquel se place l’observateur pour découvrir une peinture « belvédère », un point de vue d’ensemble sur un paysage. Pour le spectateur du XVIII° siècle, cette expérience est nouvelle et étonnante … Peu de personnes font l’expérience du paysage sublime, étendu et sauvage perçu des sommets … Le panorama est un spectacle. Le déplacement de point de vue et l’appréhension temporelle de l’œuvre annonce les représentations du XX° siècles soutenues par le progrès technique : la photographie aérienne et le cinéma. Le dispositif du Panorama présente également la première expérience immersive dans une œuvre. Le spectateur placé au centre du dispositif est au cœur de l’image. Il fait corps avec elle. Arpenter le domaine de Frapotel ne laisse pas le regard indifférent. A l’intérieur de la maison, de multiples cadrages, sur l’extérieur ou l’intérieur, rendent compte d’un souci de transparence et de rythme, d’alternance entre intimité et public. Le regard se promène d’une pièce à l’autre, les scènes se succèdent.

Quelques personnes assises à l’extérieur se mélangent aux silhouettes qui parlent à l’intérieur. Un passage furtif. Le patio concentre le regard, la terrasse l’ouvre. Portes, cloisons, panneaux amovibles transforment la perception, le temps se fige ou s’étire. A l’extérieur, la maison se déploie. Elle accompagne l’horizon. Les reliefs révèlent, recadrent, retournent cet objet singulier… Le regard permet de tisser des liens entre cet objet singulier, extrêmement tendu, résolument moderne et son contexte paysager.

“Abriter / Habiter” de Andréa Vinzant et Rosa Mege

“Fragments panoramiques”, de Defne Ever et Daphnée Abraham

“Fragments”, de Emma Simo et Léa Forgereau

“Immersion sensible à Frapotel”, de Bertille Canivé et Laetitia Colas Des Francs

“La vue d’elle-même” de Fanny Jamart et Mathilde Périgois

“Vaisseau Weil”, de Paulin Guyot et Charlotte Mallet

 

Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Paris-Malaquais

HOMMAGE A JEAN-LUC GODARD

Enseignants : Anne Mie Depuydt, Thierry Mandoul

Etudiants : Nina Baulesch, Ayad Abou Samra, Yin-Yu Wang, Kalim Bakhti, Owen Conjard, Martin Cor, Valentin Daguzan, Cassandre Desurmont, Dora Mourali, Elouan Oiry, Ji Young Kang

“Correspondances”, de Nina Baulesch

“Melody On the Hill”, de Ayad Abou Samra

“Prisme”, de Yin-Yu Wang

“Le Fardeau” de Kalim Bakhti, Owen Conjard, Martin Cor, Valentin Daguzan, Cassandre Desurmont

“Seul le cinéma”, de Dora Mourali, Elouan Oiry, Ji Young Kang

 

Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Versailles

Détails de Frapotel

Enseignants : Nicolas Dorval-Bory, Matthieu Mollet

Etudiants : Steeven Demette, Corentin Odorowski, Ari Brandt, Félix Bouillet, Marie Courbet, Nolan Cordier, Maëlys Plantier, Jessy Lou, Clara Pocard, Maÿlis Aumonnier, Elisa Baboz, Alice Jourdain, Sophie Kaczmarek, Theo Dussoulier, Maimiti Leygue, Louise Dupont

Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Versailles

Frapotel - Master

Enseignant / Teacher : Matthieu Molet